Trois jours et des vies à l’Odéon

Christian Laborde, Brice Matthieussent, Alexandre Jardin, John Simenon, Roland Buti et bien d’autres auteurs vous emmènent au cinéma.

 

 

« Egan Bernarl ». Avant le départ du Tour de France 2019, Christian Laborde avait désigné le futur vainqueur dans le journal 24heures. C’est dire si l’auteur de Tour de France, dictionnaire ébaudissant, né au pied du col du Tourmalet pour la précision géographique, maîtrise son sujet. Les visiteurs du Livre sur les quais ont de la chance. Non seulement l’écrivain occitan parlera de « son frère mental », Claude Nougaro, lors d’un spectacle époustouflant, mais il sera au cinéma Odéon pour parler vélo dans la langue du cycliste en marge de la projection de La Grand-messe, de Méryl Fortunat-Rossi et Valéry Rosier. Un film belge qui pose un regard attendri ou ironique sur les spectateurs qui suivent la grande boucle. « Un bijou documentaire, quelque part entre Jacques Tati et Strip-Tease », annonce le distributeur. Pas faux (sa 18 h 30).

 

Une fois encore, l’Odéon va être au cœur de rencontres enthousiasmantes. Mariés pour le meilleur (et parfois, reconnaissons-le pour le moins bon), le cinéma et la littérature sont liés pour la nuit des temps. Cela tombe bien, Roland Buti et Thierry Spicher débattent sur « les rouages de l’adaptation » à partir du film Le milieu de l’horizon. Un drame adapté du roman de Roland Buti, réalisé par Delphine Lehericey et interprété par Laetitia Casta et Clémence Poésy (ve 18h30).

 

La vie des livres est également au cœur de deux films formidables : Ex-Libris, The New York Public Library, le documentaire de Frederick Wiseman sur cet incomparable lieu de vie (di 10h) et Can You Ever Forgive Me ?, de Marielle Heller mettant en scène une faussaire sachant remarquablement reproduire le style de grands romanciers (di 20h30).

 

Impossible en cette année 2019 de ne pas parler de Simenon. Son fils, John Simenon reviendra sur la carrière de l’immense écrivain, vaudois d’adoption. De l’impressionnante liste d’adaptions de ses romans émerge notamment Monsieur Hire. Un huis-clos étouffant qui a permis à Patrice Leconte de quitter le qualificatif de « rigolo » dans lequel le cinéaste était confiné par la critique (di 18h).
Le peintre Alberto Giacometti sera aussi à l’honneur grâce à l’essayiste et dramaturge Anca Visdei. Sa prise de paroles en regard du controversé film de Stanley Tucci, The Final Portrait, s’annonce passionnante (sa 15h30).

 

Et puis un immense auteur américain s’affiche à l’Odéon dans un documentaire de Georges Luneau, Jim Harrison entre chien et loup. Qui de mieux pour le définir que son traducteur Brice Matthieussent ? (sa 13h30).

 

Sans compter une avant-première exceptionnelle de l’immense auteur de bande-dessinée Lorenzo Mattotti qui anime La fameuse invasion des ours en Sicile (di 16h30).

 
Vous êtes fans

… D ’Amélie Nothomb ? Stupeur et tremblements d’Alain Corneau devrait vous ravir (mais c’est sous la grande tente que la rencontre avec la romancière est prévue).

… D’Alexandre Jardin ? La comédie romantique Fanfan est au programme.

… De Pascal Bärtschi ? Le forçat de la route (100 000 kilomètres, svp) raconte un singulier périple de six ans à vélo autour du monde.

… De Johnny Halliday ? Pouvez-vous imaginer le monde sans Johnny ? Le cinéaste Laurent Tuel le peut dans Jean-Philippe, film choisi pour parler de l’uchronie dans le septième art.

… De Pedro Almodovar ? Avec l’Espagne comme invité d’honneur de cette édition 2019, il est impensable de ne pas avoir Pedro Almodovar au programme. Julieta s’avère être le seul film du grand cinéaste qui soit adapté d’un livre, en l’occurrence des nouvelles Hasard, Bientôt et Silence d’Alice Munro (ve 16 h 45).

 

Les avant-premières ponctuent richement ce week-end cinématographique : La Grand-messe, La fameuse invasion des ours en Sicile (lire ci-dessus), Le cercle des petits philosophes, avec Frédéric Lenoir (di 14h15), Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, d’Arnaud Viard, une libre adaptation du roman d’Anna Gavalda (di 18h30), sollicitent toutes les attentions.

 

Et bien sûr, ces trois jours de cinéma sont en prise avec les préoccupations du moment avec des œuvres (fictions ou documentaires) mettant en relief la méditation, la forêt, le climat, le yoga, la justice, le racisme, l’approche de la vieillesse, etc.

 

Consultez le programme ici, il y a forcément un rendez-vous qui vous inspire.