Estelle Gapp

Présence durant l'édition :

2019

Formée à la philosophie et au théâtre, Estelle Gapp collabore depuis dix ans à l’émission Ça peut pas faire de mal de Guillaume Gallienne sur France Inter. En 2017, elle a produit, sur France Culture, un documentaire consacré à Ariadna Efron.

 

Je t’aime affreusement (Syrtes)

Si Marina Tsvetaeva compte aujourd’hui parmi les grands poètes russes du XXe siècle, on le doit à sa fille, Ariadna Efron (1912-1975), qui, après avoir traversé deux guerres mondiales, la révolution, l’émigration, les procès staliniens et la déportation, consacre ses vingt dernières années à faire publier l’œuvre de sa mère.

Je t’aime affreusement est une lettre qu’Ariadna aurait pu écrire à sa mère, morte depuis longtemps (en 1941), pour lui dire ce qu’elle n’a jamais su : les sentiments qu’elle a éprouvés auprès d’une mère à la personnalité exaltée. Une lettre où elle laisserait éclater sa colère, face à l’injustice, face au sacrifice d’une vie vouée à ce seul devoir : sauver de l’oubli la poésie de Marina.

Ce texte très fort est aussi une rencontre entre Estelle Gapp et Ariadna Efron : en lisant Les Carnets de Tsvetaeva, l’auteur voit émerger le visage d’une petite fille de cinq ans. Une immense tendresse naît pour cette petite fille. Puis une autre rencontre, avec Véronique Lossky, va sceller la naissance de cet ouvrage. La traductrice et spécialiste de Tsvetaeva raconte sa rencontre avec Ariadna Efron : « Je l’ai rencontrée en 1971, c’était une vieille femme acariâtre. À mon retour, je suis tombée malade et j’en ai fait des cauchemars. Je n’ai rien pu écrire pendant sept ans. » Quel mystère pouvait entourer Ariadna au point de provoquer un tel traumatisme ? Un autre détail interpellait Estelle Gapp : « J’avais rencontré Alia petite fille, et Véronique Lossky me parlait d’une vieille dame. Entre l’enfance et la vieillesse, Ariadna Efron n’a pas eu de vie. C’est pour tenter de lui redonner vie, que j’ai eu envie d’écrire ce texte à la première personne. Un "Je" entre réalité et fiction, pour faire entendre la voix de cette fille au tempérament exceptionnel, qui a sauvé de l’oubli l’œuvre de sa mère. »

Je t’aime affreusement est un texte très personnel qui fait entendre la colère et le pardon, et rend hommage à cette petite fille aux grands yeux transparents, qui a traversé le siècle le plus sombre de notre Histoire contemporaine. Des lettres inédites de Marina Tsvetaeva à sa fille figurent en fin de volume, de même que Le fil d’Ariane, d’Irina Emélianova.

 

(Photo © Marion Poron)

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