Pascale Robert-Diard

Présence durant l'édition :

2022

Pascale Robert-Diard est l’une des grandes plumes du Monde, dont la patte est reconnaissable entre mille, sensible, vibrante, avec le sens du détail juste. Elle écrit comme personne avec les mots de tout le monde. Depuis vingt ans, cette grande journaliste tient la chronique judiciaire et a couvert des centaines de procès. Après un premier récit remarqué, La Déposition, inspiré d’une affaire vraie, elle signe là une pure fiction, nourrie des interrogations qui l’habitent. Son livre rejoint la lignée prestigieuse des romans judiciaires, dans le sillage de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee, Crimes de Ferdinand von Schirach ou Cour d’assises de Georges Simenon.

 

La petite menteuse (L'Iconoclaste)

Lisa a quinze ans. C’est une adolescente en vrac, à la spontanéité déroutante. Elle a eu des seins avant les autres filles. Des seins qui excitent les garçons. Mais Lisa change et devient sombre. Elle est souvent au bord des larmes. Ses professeurs s’en inquiètent. Acculée, elle finit par avouer : un homme a abusé d’elle, plusieurs fois. Les soupçons se portent sur Marco, un ouvrier venu faire des travaux chez ses parents. En première instance, sans hésitation, il est condamné à dix ans de prison.
Alice est avocate. Après avoir furtivement assisté au procès de Marco, où Lisa était défendue par un ténor parisien choisi par ses parents, Alice est surprise de recevoir la visite de la jeune femme. Alice est une avocate de province discrète, mère de deux grands enfants qu’elle a élevés seule. Mais désormais majeure, Lisa l’a choisie pour le procès en appel, parce qu’elle « préfère être défendue par une femme ». Alice reprend le dossier de manière méthodique et découvre la vérité. Alors commence pour l’avocate le procès le plus périlleux de sa carrière : défendre une victime qui a menti.
Une construction en miroir. Ce roman est une mécanique de précision, où l’histoire est déroulée à l’endroit, puis revisitée à l’envers avant d’être éclairée par de nouveaux éléments à l’audience. La vérité n’est jamais celle que l’on imagine et il faut toujours se méfier de notre intime conviction. À l’ère de #MeToo, Pascale Robert-Diard raconte l’histoire d’une femme qui ment. Quand toutes les institutions sont décriées pour leur indifférence, elle montre des adultes remplis de bonnes intentions. Et alors que la littérature abonde en pénalistes retors ou flamboyants, La Petite Menteuse raconte la manière dont une avocate de province exerce avec finesse un métier vertigineux

 

(Photo © Céline Nieszawer)

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