Kiev et Moscou, les liaisons dangereuses

Le premier est un auteur ukrainien majeur, très engagé au côté de son pays dans le conflit actuel. Dans son dernier livre, Journal d’une invasion (Noir sur Blanc), Andreï Kourkov chronique la guerre et dresse le portrait d’un peuple uni dans la lutte contre sa disparition. La seconde est une journaliste suisse ayant vécu de nombreuses années à Moscou. Isabelle Cornaz dans La Nuit au pas (La Baconnière) livre un récit intime de la capitale russe, entre rêverie des cours moscovite et réalité de la guerre. Le débat portera sur le déchirement culturel entre ces deux pays en guerre et la construction, dans chaque capitale, d'une lecture infiniment différente de la même histoire.

Vivre avec nos monstres et tenir debout

Arthur Dreyfus dans La troisième main (P.O.L) revisite les codes du roman gothique dans le journal d’un garçon atteint de monstruosité. Blessé dans un bombardement pendant la guerre de 14, un jeune adolescent se voit affublé d’une troisième main. Ibrahima Aya joue lui aussi dans Le pays des éclipses (Apic) avec les codes de la fable et du conte pour mettre en scène un personnage qui pour survivre doit prendre une effrayante apparence. Marie Laberge, figure incontournable des lettres québécoises s’attache dans Contrecoup (Québec Amérique) au temps d’après la monstruosité et d’un massacre. Comment la monstruosité impacte les vies? Comment contrer la violence en soi?  Et surtout comment se relève-t-on de ces coups que la vie nous assène?

Marie-Hélène Lafon invite Blaise Hofmann

Le livre sur les quais a laissé carte-blanche à Marie-Hélène Lafon, Présidente d’honneur de cette édition, pour dialoguer avec les auteurs de son choix. Elle a choisi Blaise Hofmann, avec qui elle partage un profond attachement à la terre, au monde rural et aux personnages qui l’habitent.

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Christine Ockrent est une figure majeure du journalisme télévisé. A l'occasion du XXe congrès du Parti communiste chinois à l'automne 2022, Christine Ockrent enquête dans L’Empereur et les milliardaires rouges (L’Observatoire) sur la situation des oligarques de Chine, qui s’enrichissent en édifiant des empires dans les secteurs de la technologie et de l'immobilier notamment, face à la réélection probable de Xi Jinping.

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Dans La mariée portait des bottes jaunes (Albin Michel), Katherine Pancol revient avec l’art et la manière de révéler les passions humaines. Lorsque deux enfants sont abandonnés devant le château d’un des plus beaux vignobles de Graves, dirigé par une grande dynastie bordelaise, c’est tout un système qui menace d’éclater! Avec la candeur et l’innocence de l’enfance, ils vont dévoiler malgré eux tous les faux-semblants, secrets et trahisons qui rythment la vie de château…

Enquêtes familiales

Dans La mémoire délavée (Mercure de France), Nathacha Appanah rend mémoire à ses aïeux partis d’Inde pour l’Île Maurice à la fin du 19e. Avec Generator (Sabine Wespieser), Rinny Gremaud part quant à elle sur les traces de son père – un ingénieur britannique employé d’une centrale nucléaire en Corée – qu’elle n’a jamais connu. Lorsque le narrateur de L’enfant dans le taxi (Minuit), de Sylvain Prudhomme, apprend à l’enterrement de son grand-père que ce dernier a abandonné un fils dans le chaos de l’après-guerre, il décide de mener l’enquête. Trois textes sensibles qui défont les silences familiaux et écrivent ces vies pour qu’elles ne sombrent jamais dans l’oubli.

Équations littéraires et vies mathématiques

Il y a parfois des œuvres qui se font écho et l’ignorent, des vies qui se télescopent sans l’imaginer, des dialogues qui ont commencé sans le savoir. Lors d’une conversation inédite entre le philosophe et physicien Etienne Klein (Courts-circuit, Gallimard) et le romancier Mathias Enard (Déserter, Actes Sud),  il sera question de hasards et de courts-circuits, de réel et de fiction, de la violence de la guerre et des accidents de l’histoire, mais aussi d’Einstein et des Rolling Stones.

Revenir aux sources pour se reconstruire

Agnès Ledig dans Un abri de fortune (Albin Michel) imagine les écorchés de la vie qui s’aventurent en haute-montagne pour se reconstruire et surtout, essayer d’aller de l’avant. Dans son premier roman Une ascension (Slatkine), Pauline Desnuelles explore la question du deuil avec finesse et sensibilité. Après la disparition de Théo, emporté par une avalanche, sa femme se lance dans la rédaction d’une biographie sur Marguette Bouvier, première femme à avoir descendu le Mont Blanc. La nature et l’ailleurs permettent-ils de se reconstruire?

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Indignée par l’effondrement des tendresses pendant la rude période du confinement, Ségolène Royal propose dans Refusez la cruauté du monde ! (éd. du Rocher) une réflexion sans filtre sur tout ce que la politique doit à l’amour, et à tout ce qu’elle pourrait lui apporter en retour. «Car écrire, c'est déjà agir» explique-elle. Comment la politique doit-elle emprunter à l'amour pour faire barrage à la cruauté?

Jésus, Judas, Paul et les autres…

Metin Arditi, figure incontournable des lettres suisses, s’attache à l’enfance et réinterprète tous les grands épisodes de la vie de Jésus avec une grande liberté et beaucoup d’audace dans son roman Le Bâtard de Nazareth (Grasset). Historien et théologien, Daniel Marguerat dans Paul de Tarse, l’enfant terrible du christianisme (Seuil) s’intéresse à Paul, le plus célèbre de tous les apôtres mais le plus méconnu. Daniel Marguerat montre sous quelles impulsions, à la suite de quelles rencontres, sous le coup de quels chocs « la théologie de Paul » s’est peu à peu construite.