Antoine Jaccoud, Country
Antoine Jaccoud écrit pour le cinéma et le théâtre, de la poésie et de courts récits. On rit en le lisant ou en l’écoutant, beaucoup, souvent jaune. L’oralité de son style est le vecteur d’une ironie parfaitement maitrisée. Son dernier livre, Country, est un recueil de courts récits, des histoires à chute inspirées du quotidien. La cible du sarcasme est le suisse moyen ou bien l’archétype du voisin, entendez par là: le lecteur et pourquoi pas l’auteur lui-même. Tous sont pétris d'a priori, de peurs irrationnelles et de méfiance face à ce qui lui est étranger. Chacun se raccroche à son chez-soi, à son «country». Sous-tendu tout au long du texte, le sujet brûlant de l’égard porté aux migrants s’impose alors comme un thème majeur du livre. Ici, par exemple, après avoir déniché un ticket Low cost pour 12,50 francs, Monsieur Tout-le-monde raisonne: «On a pensé à tous ces réfugiés qui payent cinq ou dix mille balles pour traverser La Méditerranée. Est-ce qu’ils se font pas un peu avoir quand même ?». Un autre court texte de Jaccoud paru dans le dernier numéro de La couleur des jours,« Au Pirée, purée », se sera d’ailleurs rappelé plusieurs fois à l’auteur de cette critique durant ses vacances en Grèce.
Librairie La Méridienne