En tout cas, vivement septembre !
Chaque semaine, un auteur nous raconte son Livre sur les quais.
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours adoré le mois de septembre.
J’étais une élève studieuse qui aimait l’école et j’étais heureuse quand les deux mois et demi de vacances touchaient à leur fin d’en reprendre le chemin.
En attendant le jour J, j’avais naturellement reçu un nouveau cartable, une nouvelle trousse, des cahiers tout neufs, des stylos qui ne demandaient qu’à être utilisés, des cartouches d’encre à foison, un stabilo et un effaceur. J’avais hâte de pouvoir surligner, raturer, effacer, écrire… Oui, écrire surtout. J’étais prête !
Premier (et pas des moindres) salon de la Rentrée, « Le livre sur les quais » prolonge l’excitation de mon enfance. Dès l’instant où je réponds « OUI » à l’invitation, je commence quelques emplettes. J’achète des feutres normaux, des marqueurs pour écrire sur le papier glacé de certains de mes albums, des paillettes, des gommettes… Un petit carnet pour les nouvelles idées. Qui sait ? En tout cas, vivement septembre !
La veille des signatures, j’ai du mal à m’endormir. Comme une veille de Rentrée... C’est loin d’être mon premier salon, mais c’est la première fois que je viens à Morges pour dédicacer. Et Morges, c’est une sorte de Graal… Un nom de salon qu’on se murmure : « Tu as déjà été invité « Au Livre sur les Quais ? ». Ceux qui disent « oui » ont le visage qui s’éclaire, les autres affichent une mine un peu triste : « Non. Mais j’aimerais bien. Il paraît que c’est super ! ».
Je contrôle une dernière fois le contenu de mon sac pour le lendemain : ma trousse, mes feutres, mes marqueurs, mes paillettes et mes gommettes. Et mon carnet.
Je vérifie mes horaires. 10h00. J’arriverai à pied, depuis l’hôtel « La fleur du lac », en longeant le Léman. J’ai repéré le trajet. C’est simple, c’est tout droit.
9h45. Nous sommes là : auteurs jeunesse, romanciers, essayistes… Impatients, fébriles, contents. Nous nous saluons d’un signe de tête, embrassons celles et ceux que nous connaissons, pour les avoir croisés au gré de nos différentes pérégrinations littéraires. Et puis nous pénétrons sous l’immense tente blanche.
« Où suis-je placée ? À côté de qui m’a-t-on installée ? »
Je repère ma place. Il y a tous mes livres. J’espère que Zoé, ma Princesse Parfaite et que mes Coquinettes auront du succès. Caroline, illustratrice jeunesse, vient se glisser à mes côtés. C’est chouette, nous nous connaissons, nous allons, si nous avons le temps, pouvoir poursuivre la conversation entamée en mai, à la Croix Valmer. Et parler du projet que nous avons en commun. Derrière moi, je repère Mymi. Plus loin, il y a Christine, Jean-Claude et les autres. On se fait « coucou » et on mime qu’on se retrouve après, pour le repas du midi. « Garde-moi une place »…
Soudain, le chapiteau se remplit de bruits. Les bénévoles viennent de faire rentrer le public. C’est le début du week-end au « Livre sur les quais ».
J’espère que l’année prochaine, je serai encore là. J’ai repéré un stylo sur la table d’un « collègue ». Il glisse super bien sur le papier. J’ai noté la référence et je l’achèterai. Et c’est à Morges que je le testerai en premier.
Fabienne Blanchut
(Photo © AdS, LSQ, M.F. Schorro)