Les atouts du Prix Jeunesse

Pour la première édition du Prix du roman jeunesse, le journal 24 heures et Le livre sur les quais ont précisé un cadre. Sortis récemment en librairie, les sept romans sélectionnés, de part leurs problématiques et l’âge de leurs héros, sont clairement destinés aux adolescents. L’absence de sagas dystopiques (Le labyrinthe, Divergente, Autre-Monde), du Jeu du maître ou de Endgame, pourra étonner. Ce choix s’explique aisément. La guerre des étoiles, épisode VII: Le réveil de la Force ne concourt pas au titre de meilleur film aux Oscars, comme Marc Lévy ne rentre pas en ligne de compte pour le Goncourt. Le succès se suffit parfois à lui-même. Tout en privilégiant la pluralité stylistique, le comité de sélection a surtout mis en exergue des récits traitants de préoccupations des ados:
Le suicide dans un univers romantique et gothique (Le domaine, de Jo Witek).
La romance dans l’espace fantastique du conte (Animale, T2: La prophétie de la reine des neiges, de Victor Dixen).
L’écologie et les dangers des rencontres sur Internet (Dans la gueule de l’alligator, de Carl Hiaasen).
L’apprentissage de la vie (Les petits orages, de Marie Chartres).
Les aléas de l’utilisation des nouvelles technologies (Totem, de Thomas Villate).
Sans oublier, les grandes tendances du genre, le polar fantastique doublé d’un hommage érudit à la culture populaire (Le dernier songe de Lord Scriven, d’Eric Senabre) et la pure fantasy sur fond de grande histoire d’amitié (Susan Hopper, T2 : Les forces fantômes, d’Anne Plichota et Cendrine Wolf).
Le succès grandissant des romans jeunesses et Young Adult raconte une histoire réjouissante : le livre n’est pas un objet obsolète pour les nouvelles générations.

Bernard Chappuis