L’Étranger… ne plus se sentir étrangère au monde

Tous les livres que j’ai lus m’ont donné l’envie d’écrire, c’est évident; quel qu’en soit le genre ou l’auteur, l’époque ou l’histoire.... Cependant, en y réfléchissant, j’ai compris que mon envie d’écrire était plutôt née de l’envie d’exprimer, de raconter et de partager. Exprimer des émotions. Partager des pensées et en discuter. Raconter une histoire et entraîner le lecteur avec moi. Jamais je n’aurais pu imaginer écrire un livre comme ceux que j’ai lus ou même un jour être moi-même publiée... Alors que l’envie d’écrire, elle, a toujours été là, simultanément à mes lectures. Parfois, elle les accompagnait, parfois elle s’en détachait. Elle s’est concrétisée quand, un jour, l’une de nos professeurs de français au collège nous a demandé d’écrire une dissertation sur le livre qui nous avait le plus fortement marqué.

Tout est apparu comme une évidence lorsque je me suis rappelé la première phrase de L’Etranger d’Albert Camus: «Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas.» Albert Camus et l’Etranger. Meursault et sa personnalité. L’existence, l’absurdité de notre condition humaine, de nos émotions et de nos sentiments. Le détachement de Meursault de ce qui me paraît le plus important: l’émotion, le sentiment.
Meursault m’a donné l’envie de prendre le contrepied et d’exprimer la vie, les sentiments et les émotions face à cette existence absurde. Albert Camus a toujours été une source d’inspiration pour moi et c’est la lecture de L’Etranger qui m’a donné l’envie de ne plus être étrangère à moi-même et donc de ressentir, d’exprimer et de partager des émotions par l’écriture. Il s’agit du seul moyen d’expression, selon moi, qui ne permet de ne pas mentir et oblige à relater les choses telles qu’elles sont, bien sûr selon une perception propre à chaque auteur.

Puis vinrent La Chute, Les Justes, L’Homme Révolté, Le Mythe de Sisyphe... La lecture de l’œuvre d’Albert Camus m’a également incitée à vouloir être un témoin de mon époque, de mon temps. Relater, mettre en perspective et interroger, donner un sens à ce qui n’en avait pas, faire comprendre et apprendre.

Écrire un roman policier comme L’Ogre du Salève, essayer de comprendre la naissance du mal et ses origines, en contemplant l’influence du passé de chacun et de l’Histoire sur le présent, était un premier pas...

La première phrase de mon prochain roman est plutôt un questionnement sur les différentes perceptions de la vie et l’importance des croyances que nous pouvons avoir d’un côté ou de l’autre du globe : «KARMA. Cinq lettres en majuscules. Tout n’est qu’une question de Karma. Qui en décide ? Nul ne le sait ; il réside en vos actions, votre cœur, il est autour de vous, en vous.»

Mon prochain roman s’intitule Impasse khmère et se déroulera entre le Cambodge et la Suisse......

Olivia Gerig