Quelque chose qui cloche
Chaque semaine, un auteur nous raconte son Livre sur les quais.
Il y a quelque chose qui cloche dans ce rendez-vous littéraire. Je parle en connaisseur : trois participations en quatre ans. Le lieu peut-être, insupportablement idyllique : un lac, les montagnes, le soleil, la douceur, une petite ville pleine de charmes. Ou l’organisation : professionnelle mais décontractée, discrète mais attentive, des libraires et des bénévoles qui s’intéressent aux livres, des modérateurs qui les ont lus. À moins que ce ne soit le public : nombreux, qui n’hésite pas à regarder les ouvrages, à les tripatouiller, à les acheter, à poser des questions, à lâcher un commentaire ou un autre. Ou si c’était ces rencontres fortuites qui soudain adviennent, avec d’autres écrivains, ou avec des inconnus, le temps d’un regard, d’un café, d’un repas sur l’herbe, rencontres possibles à cause sûrement de cette atmosphère qui donne au Livre sur les quais sa couleur, qui agit comme un philtre bienfaisant. Rien d’empressé, de bâclé, rien de démesuré, d’anonyme. Oui, il y a quelque chose qui cloche dans ce rendez-vous littéraire là. Fasse le ciel que cela dure encore !…
Michel Layaz