Tom Cooper, Les Maraudeurs

Tom Cooper est la révélation américaine de l’année 2015.Son roman « Les Maraudeurs » a été remarqué par la critique, la télévision, par de grands écrivains tels que Stephen King. Il a été traduit en français ce printemps  et a immédiatement  eu beaucoup d’audience dans les pays francophones.

En 2005 l’ouragan Katrina n’a pas épargné Jeannette, petite ville de Louisiane. Cinq ans plus tard, alors que les habitants se relèvent péniblement de cette catastrophe, voilà que  la marée noire pollue toute la région. C’est tragique parce qu’à Jeanette on est pêcheur de père en fils; avec ce sinistre la crevette devient de plus en plus petite, c’est la misère.

Gus Lindquist, un pêcheur devenu manchot suite à un accident, dépendant de l’alcool et des antidouleurs, rêve de retrouver le trésor caché de Jean Laffite, le célèbre pirate. Il arpente le bayou avec un détecteur de métaux et faute de trouver le gros lot, il déniche parfois quelques piécettes qui le maintiennent tout juste en vie. Voilà qu’un autre malheur s’abat sur lui. Non seulement sa femme l’a quitté mais on vient de lui voler sa prothèse, une prothèse à 30.000 dollars que lui a procuré sa caisse maladie. Les frères Toup, des jumeaux psychopathes, ne sont certainement pas étrangers à ce larcin. Ils n’ont pas froids aux yeux et sont prêts à tuer tous ceux qui s’approcheraient d’un peu trop près de leur champs de marijuana qu’ils cultivent dans un marécage. Ils voient donc d’un mauvais œil les allées et venues de Lindquist.

Deux truands qui se sont connus en prison, Hanson et Cosgrove, ont, eux, bel et bien repéré le fameux champs de marijuana des frères Toup. D’en voler un peu leur permettrait d’arrondir leur fin de mois, et puis ils adorent la fumette, celle des jumeaux est si pure, la meilleure de toute la région; ils vont donc prendre tous les risques pour s’en procurer.

Il y a aussi quelques jeunes à Jeanette. Wes Trench est un adolescent qui a perdu sa mère, emportée par l’ouragan Katrina. Il ne parle plus à son père qu’il tient pour responsable de cette mort. Il s’est mis au service de Lindquist et volera à son secours lorsqu’il aura disparu.

Une histoire qui nous narre les aventures de gens tous plus farfelus les uns que les autres, hauts en couleur.

C’est noir, tragique, tragi-comique, burlesque.

Il y a du cynisme dans le récit de Tom Cooper, de l’humour corrosif aussi, mais une certaine jubilation dans l’écriture.

Stephen King l’a dit: « Un sacré bon roman ».

Françoise Berclaz-Zermatten