La traduction sur les quais

La traduction, un genre fluide ? Six grandes rencontres déclinent la thématique dans une vaste palette de couleurs. Du plus classique – Monsieur Proust en roumain – au plus expérimental, avec la quête d’une forme nouvelle pour un genre binaire. En posant aussi les questions qui fâchent : la traduction automatique est-elle appelée à remplacer tous les professionnel·le·s ? Ce n’est pas une machine qui a traduit Silvia Ricci Lempen, autrice bilingue qui a exceptionnellement confié son ouvrage à la traductrice Véronique Volpato. Marie Darrieussecq, autrice et traductrice, notamment de Tristes Pontiques d’Ovide confrontera sa façon d’actualiser des textes anciens par la traduction à celle de luvan, traductrice d’une adaptation féministe des métamorphoses d’Ovide.

Pays hôte de cette édition, la littérature roumaine sera présentée par deux de ses incroyables passeurs et découvreurs, Florica et Jean-Louis Courriol, en compagnie de l’autrice Simona Sora.

 

Un programme proposé en collaboration avec le Centre de traduction littéraire de Lausanne, et avec le soutien du Collège de traducteurs Looren. 

 

Samedi 2 septembre

 

13h30-14h30

« Biotraductrices VS GoogleTrad »

Avec Raphaëlle Lacord et Valentin Decoppet

Tout le monde utilise DeepL ou GoogleTrad. De là à prétendre que ces outils de traduction automatiques auront bientôt remplacés les humains sans épargner le champ littéraire, c’est peindre le diable sur la muraille. Courageux, nos deux traducteurs le démontrent en affrontant la machine dans une joute épique. L’intelligence artificielle est-elle vraiment si maligne ?

Lors de cette joute, des extraits du célèbre livre de Tim Krohn, Die Quatemberkinder, seront traduits, décortiqués, commentés.

Grenier bernois (60 min.)

 

15h-16h

« Remonter le Danube : traduire et éditer la littérature roumaine » 

Avec Florica Courriol, Jean-Louis Courriol et Simona Sora 

Pays hôte de cette édition, la littérature roumaine sera présentée par deux de ses incroyables passeurs et découvreurs, Florica et Jean-Louis Courriol, en compagnie de l’autrice Simona Sora, dont le dernier livre, Complaisance vient tout juste de paraître aux éditions des femmes dans une traduction de Florica Courriol.

Château Morges, salle Champoud (60 min.)

 

17h-18h

« Cara Clarissa, »

Avec Silvia Ricci Lempen et Véronique Volpato

Écrivaine francophone, Silvia Ricci Lempen devient ici une écrivaine traduite en français. Véronique Volpato a relevé ce défi de trouver les mots pour ce livre unique dans la bibliographie de l’écrivaine vaudoise d’origine romaine qui s’est souvent auto-traduite. Le bilinguisme est constitutif de ces histoires d’amour adolescentes et d’amitié ambiguë. Autrice et traductrice reviendront sur ce parcours et feront du « récit des illusions perdues et des promesses trahies » que propose le roman, le récit d’une aventure de traduction.

Nouvelle Couronne, salle des armures (rez)(60 min.)

 

Dimanche 3 septembre

 

11h-12h

« Le français réenchanté » 

Avec Marie Darrieussecq et luvan

Marie Darrieussecq, autrice et traductrice, notamment des Tristes Pontiques d’Ovide ou encore de Virginia Woolf, s’entretiendra avec luvan, autrice inclassable et traductrice de l’anglais, ayant récemment traduit Sirène, debout, une réécriture des Métamorphoses d’Ovide dans une perspective féministe. Toutes deux partagent une même démarche de traduction : vivifier la langue en revenant à la littéralité du texte source.

Château Morges, caves (60 min.)

 

13h30-14h30

« Proust et la langue des autres »

Avec Mathias Énard et Cristian Fulaş

Grand voyageur, Mathias Énard est aussi un passionné des langues. Il traduit de l’arabe et de l’espagnol, parle persan et allemand. Sa langue littéraire se nourrit de ces influences. Écrivain (Iochka, La Peuplade, trad. F. et J-L. Courriol), Cristian Fulaş a traduit Mathias Énard en roumain. Ils sont reliés par leur amour de Proust, voyageur immobile, chantre du français. Attirances paradoxales et complémentaires qu’ils exploreront avec nous, rendant hommage au pouvoir de la traduction par laquelle advient la rencontre de l’autre

Mont-Blanc (60 min.)

 

16h-17h

« Néon pink & blue, les déambulations d’une drag queen »

Avec X Schneeberger et Valentin Decoppet 

Genre fluide, discours indirect et entrecroisements d'histoires racontent le chemin d'un personnage à multiples facettes. Ce roman bouleverse les habitudes de lectures, expérimente une langue, tout en cherchant une polyphonie pour dire l'identité queer. Rousseau est convoqué, mais aussi Robert Walser, Heine ou le chanteur pop Michael von der Heide. Autant de défis pour cette traduction parue aux éditions d’en bas en 2023 que Valentin Decoppet et X Schneeberger exposeront dans un ping pong d’exemples choisis entre les langues et les textes.

«Ich bin die Zungenrede, die zu Wort kommen will.» / «Je suis la glossolalie qui veut s'exprimer»

Musée Alexis Forel (60 min.)